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Autonomie au jardin.

par Théo 13 Novembre 2015, 10:51

Autonomie au jardin.

Bonjour à tous.

 

Cet article va évoquer la préparation, la production et la sécurisation des réserves alimentaires par la formation d'un jardin productif pour 10 personnes (100 % biologique cela va de soi !) et d'une basse cour.

Un vrai sujet d'Autonomie !

Conception d'une butte de culture autofertile à l'automne (terre, feuilles, broyat de branches et tonte de pelouse).

Conception d'une butte de culture autofertile à l'automne (terre, feuilles, broyat de branches et tonte de pelouse).

"Malheur à ceux qui n'auront pas de terre"

 

Avec cette phrase, je résume mon sentiment sur les difficultés que notre société va rencontrer sous peu (crise économique, alimentaire, écologique, sociétale, crise internationale, effondrement bancaire et fiduciaire, spoliation des habitations à crédit...).

La terre, "l'or brun", va devenir (redevenir en fait) le bien le plus précieux que vous pourrez acquérir (ou que vous ne pourrez pas si le prix du mètre carré de terre fertile devient inaccessible pour le commun des mortels !).

C'est pour cela qu'il vous faut, le plus tôt possible (aujourd'hui c'est encore le mieux !!!), acquérir un bout de terre fertile, accessible et cultivable en peu de temps (500 à 1000 m2 devrait suffire pour couvrir vos besoins).

 

Si avec ce morceau de terre vous pouvez acquérir une petite maison ou une grange, c'est encore mieux. L'immobilier à la campagne est pour l'instant accessible (compter 60 000 € pour une petite maison avec quelques travaux et 5000 m2 de terrain environ), si nous vivions un "exode urbain" un jour, les prix s'envoleraient et vous ne pourriez plus acquérir un bien de ce type. la crise COVID nous a montré un petit aperçu de l'évolution de l'immobilier rural quand de nombreux urbains veulent quitter les villes pour avoir un peu plus d'espace !

 

Cette réflexion vous semble peut être à contre courant, mais un jour viendra (c'est ma conviction, rien de plus) où les urbains voudront retrouver du sens, accéder à une source de nourriture saine, aspireront à un mode de vie plus équilibré... et il se trouve que les premiers qui prendront conscience de cela seront plutôt des gens éduqués avec une situation financière plus confortable que la moyenne... donc les prix suivront !

 

Aujourd'hui, une partie de vos économies ou de vos revenus devraient être placées dans un actif réel et tangible : La terre.

 

 

Autonomie au jardin.

 

Une fois que vous aurez acquis un bout de terre bien situé (à 40 / 50 km d'un centre urbain) vous allez devoir cultiver, récolter et sécuriser le fruit de votre travail.

 

Dans cet article je vous indique comment, depuis quelques mois, je me prépare à nourrir ma famille et mes proches. Le modèle que j'ai choisi est prévu pour nourrir une dizaine de personnes sur une surface de potager de 1000 m2 environ, d'un verger d'une trentaine d'arbres regroupant une dizaine d'espèces différentes et d'une basse cour.

 

Mes essais de buttes en ugelkultur.

Mes essais de buttes en ugelkultur.

La terre :

 

Elle doit être saine, non utilisée en agriculture intensive depuis au moins 5 années (jamais c'est encore mieux), proche d'un point d'eau, facile d'accès dans un endroit le plus discret possible.

 

Selon le type de sol auquel vous aurez accès (argileux, sablonneux, caillouteux...) vous devrez adapter vos cultures. Cela implique donc de bien se préparer, de faire le tour des jardins alentours pour voir les variétés qui s'acclimatent le mieux chez vous, de prendre des conseils auprès des jardiniers du coin... bref de ne pas démarrer à l'aveuglette mais d'avoir un minimum de connaissances.

 

Une fois que vous aurez déterminé les caractéristiques de votre sol, vous pourrez passer à l'étape suivante : Faire un plan de votre futur potager, où allez-vous mettre les cultures pérennes ?, les arbres fruitiers ? (prévoir que certains d'entre eux atteindront plus de 10 m de haut et formeront une grande zone d'ombre par exemple), quelle est la direction des vents dominants ?, l'orientation de votre jardin ?, devez-vous prévoir de planter des haies ? (ombre, coupe vent et discrétion)...

 

Il y a beaucoup de questions à se poser avant de commencer à jardiner proprement dit. J'ai fait pas mal d'erreurs (surtout au verger) et maintenant je dois vivre avec et m'adapter tant bien que mal, j'y arrive mais les choses auraient été plus simples si j'avais mieux bosser la préparation, errare humanum est !

 

Non ! ce ne sont pas les tombes de mes ancêtres !

Non ! ce ne sont pas les tombes de mes ancêtres !

 

Les outils :

 

Il va falloir vous équiper avec de BONS outils (et apprendre à les entretenir).

Plutôt que d'acheter le dernier I-truc 22 (qui coûte généralement dans les 600 €) j'ai garder cette somme pour m'équiper avec des outils de jardin de qualité (les plus importants en double en cas de casse au mauvais moment... magasin fermés ou en rupture d'approvisionnement).

 

Le premier et le plus indispensable de ces outils est la grelinette. Si vous ne connaissez pas encore cet instrument, documentez-vous et essayez-le... Votre vie au jardin va être bouleversée !

 

La grelinette est une sorte de bêche à 3,4 ou 5 dents (parfois plus) qui va vous permettre d'aérer le sol sans le retourner... Pourquoi est-il si important de ne pas retourner son sol ? Toute la vie microbienne et animale de votre terre travaille pour vous (surtout les vers de terre) et retourner le sol c'est inverser les couches (dessous/dessus) et troubler l'organisation de votre sous-sol qui fait la richesse de votre terre.

 

Vous trouverez une vidéo explicative ci-dessous pour voir la grelinette (ici appeler bio-griffe) en action.

 

Différents modèles de grelinette.

Différents modèles de grelinette.

 

Ensuite il vous faudra une bêche plate, un râteau, un râteau à feuille (très important pour faire votre compost si vous avez des arbres sur votre terrain), une fourche à fumier, une pelle de chantier, une serpette, un sécateur pour la taille, une scie à main... et pas mal d'autres choses en fonction de votre environnement.

 

Pour notre part, à l'Archipel,  nous avons choisi de se servir des principes de l'agro-foresterie pour mener notre jardin vers la qualité et la productivité. Nous avons donc besoin d'outils relatifs à l'entretien, à la taille et à l'élagage des arbres.

 

 

Les semences :

 

Laissez faire la nature... écoutez là, travaillez avec elle !

 

Lors de votre première installation vous devrez trouver des semences saines et fertiles. Plusieurs solutions s'offrent à vous : Vous pouvez les acheter chez un grainetier professionnel (tel que le biau germe par exemple dont vous trouverez le lien ci-dessous) ou vous pouvez trouver quelqu'un dans votre communauté proche qui fait lui même ses graines pour l'année suivante (don ou échange contre service pour commencer).

 

Une fois que votre jardin sera en production, pensez à laisser des légumes monter en graines pour votre réserve de semences à venir... et là, c'est très simple ! Vous devez garder les plus beaux spécimens de chaque variété pour les graines, c'est frustrant au début de ne pas consommer ses plus beaux légumes, mais la nature vous dit quelque chose... Il faut l'écouter !

 

Ces plus beaux spécimens ont les meilleures caractéristiques génétiques en accord avec votre sol, c'est donc ceux là que vous devez sélectionner et pérenniser en les laissant vous transmettre leur patrimoine exceptionnel par l'intermédiare de leurs graines.

 

Vous pouvez aussi tenter quelques experiences dans un coin de votre potager, par exemple essayez de priver d'eau quelques plants de tomates sur une parcelle dédiée, si un ou plusieurs plans s'en sortent et vous donnent tout de même de beaux fruits, gardez les graines issues de ces tomates, vous serez en train de créer une "variété" moins gourmande en eau et dont la descendance gardera cette caractériqtique dans sa mémoire génétique... Vous êtes finalement en train de produire des OGM 100 % BIO, comme le fait Dame Nature depuis des millions d'années !!!

 

Autonomie au jardin.

 

La puissance germinative des végétaux est parfois surprenante, cette pomme de terre, achetée en bio pour la consommation, oubliée dans un placard a donné de nombreuses racines et au bout d'un mois et demi seulement (sans terre, sans arrosage, sans aucune intervention de ma part) a produit une petite pomme de terre !

 

Associer vos cultures, mélanger les fleurs et les légumes et pratiquer la rotation des cultures.

Les bienfaits de l'association des cultures sont connus depuis la nuit des temps, cette connaissance empirique a plus récemment été validée en laboratoire, la plus connue d'entre elles est certainement l’association de la carotte et du poireau (l'une chassant le ver de l'un et l'un chassant la mouche de l'autre), ou bien encore le basilic planté entre les pieds de tomates, ou encore "les trois sœurs" expérimentées par les indiens d'Amérique du sud : Courge, maïs et haricot grimpant (le maïs servant de tuteur aux haricots, la courge couvrant le sol sous le maïs enfin les haricots donnant de l'azote aux deux autres légumes par leurs racines... magique non ?!!).

Il existe un très grand nombre d'associations possibles, parfois surprenantes de prime abord comme l'ail et les fraisiers qui adorent se côtoyer ou encore comme les myosotis et les framboisiers !

 

Tapis d'ail des ours en forêt. Transplantation de pieds d'ail des ours avec les fraisiers.Tapis d'ail des ours en forêt. Transplantation de pieds d'ail des ours avec les fraisiers.

Tapis d'ail des ours en forêt. Transplantation de pieds d'ail des ours avec les fraisiers.

 

Des fleurs dans votre potager : L'équation est simple, plus de fleurs = plus de pollinisateurs = plus de fruits et de légumes !

De plus, certaines fleurs très odorantes (telle que la lavande) ou possédant un principe actif (comme les soucis ou les œillets d'inde) permettent de repousser naturellement les prédateurs de certains légumes. Platon disait déjà il y a plus de 2500 ans... le beau est le signe du bien !

 

Autonomie au jardin.

 

La rotation des cultures est essentielle pour ne pas épuiser votre terre (les racines des différents légumes ne puisent pas leur nourriture aux mêmes niveaux du sous sol) ou pour vous préserver vos plantes d'une maladie qui aurait frappé une des espèces particulière. Ainsi vous limitez la possibilité de contamination d'une année sur l'autre.

 

 

L'eau :

 

Voilà bien un élément primordial pour votre jardin.. l'accès facile, gratuit et durable à plusieurs sources d'eau propre (puit, rivière, lac, forage,eau de pluie..).

Autant dire que ce n'est pas l'eau du robinet chargée de pesticides, nitrates, plomb, javel, métaux lourds, résidus de médicaments... qui peut remplir ce rôle !!!

 

Mais l'eau la moins compliquée à obtenir reste et restera... celle que vous n'avez pas besoin d'utiliser !

 

C'est pour cela que vous devez rechercher le mode de culture le moins gourmand en eau telles que les buttes en ugelkultur qui permettent de stocker le précieux liquide dans des troncs en décomposition directement sous vos légumes et qui agissent comme de véritables éponges retenant l'eau quand il pleut et la restituant progressivement en pèriode sèche.

 

Le paillage sera aussi un allier précieux pour conserver l'eau dans les buttes.

 

Un bras de la rivière derrière notre jardin.

Un bras de la rivière derrière notre jardin.

Comment concevoir ses buttes en ugelkultur ?

Comment concevoir ses buttes en ugelkultur ?

 

Les modes de culture :

 

Pour l'instant notre jardin ressemble à un décor de science fiction, en effet nous testons plusieurs méthodes de culture tant que la situation est encore "socialement" paisible afin de trouver les meilleures solutions pour ma terre... Ce n'est pas lorsque il sera vital de produire des légumes qu'il faudra faire des recherches et des tests audacieux !

 

On trouve pèle-mêle des buttes en ugelkultur (voir schéma ci-dessous), des mâts d'electro-culture (c'est là que ma famille a commencé à nous regarder de travers en pensant qu'on essayait de rentrer en contact avec des formes de vie extra-terrestres !!), des parcelles couvertes de BRF (Bois Raméal Fragmenté), des cultures sur herbes sans aucun travail du sol, des paillages expérimentaux (vieux tapis en laine, cartons, déchets de tonte, compost...), des tours à patates (ok ! là c'est vous qui me prenez pour un fou !!!)...

 

Ne croyant généralement que ce que nous voyons, nous avons voulu faire un premier test concernant l'électro-culture... Voici en photo le résultat au bout d'un mois et demi (même variété, même jour de plantation, pas d'arrosage, seulement un carré en electro culture et l'autre sans rien...), outre une attaque massive de limaces valable pour les deux carrés, les choux ayant bénéficié de l'electro-culture sont 50 % plus gros que les autres (sur le thym, il ne semble pas qu'il y ai eu de différence)...

 

 

Deux photos illustrant les bienfaits de l'electro culture. La première parcelle en electroculture, la deuxième sans le dispositif...Deux photos illustrant les bienfaits de l'electro culture. La première parcelle en electroculture, la deuxième sans le dispositif...

Deux photos illustrant les bienfaits de l'electro culture. La première parcelle en electroculture, la deuxième sans le dispositif...

 

Nous utilisons également des boucles Lakhovsky (voir photo) autour de certains arbres fruitiers. Un principe qui se sert du courant magnétique terrestre pour stimuler les plantes... Pour l'instant l'essai est en cours et nous n'avons pas encore de bénéfice visible.

Photo illustrant une boucle Lakhovsky.

Photo illustrant une boucle Lakhovsky.

Une boucle en place autour d'un jeune poirier (graine de poire plantée il y a 2 ans).

Une boucle en place autour d'un jeune poirier (graine de poire plantée il y a 2 ans).

Exemple de tours à patates.

Exemple de tours à patates.

Principe des buttes en ugelkultur ou buttes auto-fertiles.

Principe des buttes en ugelkultur ou buttes auto-fertiles.

 

Le paillage :

 

Voilà la pratique la plus importante pour votre jardin. Le paillage de votre sol (avec divers matériaux) amène de nombreux avantages comme de diminuer le besoin en eau pour vos cultures (en limitant l'évaporation), l'enrichissement de votre sol par l'apport de nourriture aux vers et à toute la faune du sous-sol, créer un abri pérenne pour les "ravageurs" (coccinnelles, chrisopes, larves de cétoine...) qui vont débarrasser vos cultures des bestioles indésirables (pucerons, limaces...), limiter la propagation des "mauvaises herbes", limiter le lessivage de vos sols par la pluie,

 

Les types de paillage possible :

 

La paille (qui donne son nom à cette pratique), le foin, les tontes de gazon, les copeaux de bois, des écorces décomposées, des déchets de taille, les feuilles mortes, du carton, du papier journal...

 

Transformer des branches en amendement de longue durée pour le sol.Transformer des branches en amendement de longue durée pour le sol.

Transformer des branches en amendement de longue durée pour le sol.

 

Le cas particulier du BRF :

Le Bois Raméal Fragmenté (BRF) est une méthode particulière de paillage qui combine plusieurs avantages mais réclame un peu de connaissance et de matériel (broyeur, matériel d'élagage et de taille).

 

Le bois raméal fragmenté, ou bois raméaux fragmentés (BRF), est un mélange non composté de résidus de broyage (fragmentation) de rameaux de bois (branches).

 

Le broyat de bois frais de branches de moins de 8 centimètres de diamètre (plutôt à l'automne après la tombée des feuilles) se fabrique à l'aide d'un broyeur de végétaux (assez puissant pour broyer des branches de 1 à 7 cm de diamètre).

 

Par extension, le BRF désigne aussi une technique de culture agricole imaginée au Canada qui, par l'introduction du broyat dans la couche supérieure du sol ou en paills, cherche à recréer un sol riche, aéré et riche en micro organismes, comme on en trouve souvent en forêt. Le BRF favorise en effet la pédogénèse nécessaire à la création de l'humus.

 

Le BRF sert principalement à réinstaller l'activité biologique mise à mal par le travail du sol (labour) qui détruit le lieu de vie des habitants du sol en le bouleversant et le mettant à nu. On incorpore pour cela le BRF en surface (0 à 4 cm, voire jusqu'à 20 cm ou plus sur un sol très dégradé), puis les vers de terre se nourrissent de la cellulose pendant que les champignons dégradent la lignine. Source wikipédia.

 

J'ai choisi cette technique pour une grande partie de mon jardin, j'ai investi dans un broyeur thermique de 13 CV qui couvre mes besoins en BRF pour toute la surface du potager (près de 1000 m2 pour le moment). A l'automne je taille les arbres et les arbustes de mon terrain, je broies les branches le plus tôt possible et je répands 5 à 10 cm de broyat dans les 24 h sur les parcelles non couvertes. Un des grands avantages de cette solution est que vous n'aurez à renouveler l'opération que tous les 3 à 5 ans (en fonction de la richesse de votre sol). C'est donc un gros boulot une saison mais plus rien pendant plusieurs années.

 

Pour disposer d'assez de matériau (branches et rameaux) pour la production de BRF vous devez avoir au moins 30% de votre surface totale plantée en arbres, arbustes, fruitiers ou haies... C'est la clé de l’agro-foresterie.

 

Vous trouverez ci-dessous un site vous expliquant plus en détails les avantages du BRF.

 

 

Le broyeur de végétaux : Pour être parfaitement autonome en copeaux de bois (si votre terrain est suffisamment fourni en arbre et haies) il vous faut un broyeur de végétaux assez puissant pour traiter quelques mètres cubes de branches au moins une fois par an.

Le broyeur que j'utilise, il accepte des branches jusqu'à 8 cm de diamètre.

Le broyeur que j'utilise, il accepte des branches jusqu'à 8 cm de diamètre.

 

Pour certaines de nos buttes j'utilise un mélange de déchets de tonte et de BRF. Nous mélangeons sur une bâche les deux composants avant de les étendre sur les buttes (20 à 30 cm d'épaisseur). Il semblerait que ce soit la meilleure méthode pour l'instant pour enrichir le sol, garder l'humidité et nourrir les vers de terre. Depuis que nous utilisons ce mélange la population de vers de terre à explosé !

Exemple de buttes recouvertes du mélange BRF/herbe tondue. Gros plan sur la structure du mélange.Exemple de buttes recouvertes du mélange BRF/herbe tondue. Gros plan sur la structure du mélange.

Exemple de buttes recouvertes du mélange BRF/herbe tondue. Gros plan sur la structure du mélange.

 

Enrichir le sol :

Vous allez produire vous-mêmes vos "engrais". Il existe de nombreuses solutions pour améliorer les rendements de vos fruits et légumes, de combattre des maladies, de chasser des parasites.. tout ça en 100 % BIO sans aucun produit chimique.

 

Voici quelques problèmes courants au jardin avec les solutions adaptées (et testées dans mon potager depuis plus d'un an) :

- Fertiliser votre sol : La recette la plus simple (la plus autonomiste c'est certain !!!) est encore de la cendre et de l'urine (la cendre vient du poêle à bois et de la cuisinière, l'urine... vous savez tous d'où elle vient !). La recette est simple : La veille vous récupérez de la cendre dans un seau, vous la diluez dans 5 litres d'eau, vous mélangez et laisser reposer la nuit. Le lendemain matin, vous récupérez votre urine (oui, c'est l'urine du matin qui est la meilleure pour votre potager) dans un arrosoir, vous la diluer dans une dizaine de litres d'eau de pluie. Vous filtrez grossièrement votre "eau de cendre" et vous mélangez le tout. Voilà un engrais complet, gratuit, disponible et riche en potasse, en nitrates et en phosphore. Attention l'urine doit toujours être employée diluée (1 pour 10 environ), pure c'est un désherbant !!!

- Améliorer la fructification au verger : L'arme absolue (toujours gratuite et abondante) pour vos fruitiers (arbres ou fraisiers/framboisiers/cassissiers...) c'est le pissenlit !

 

Plusieurs méthodes sont valables, vous pouvez laisser macérer 1 kg de pissenlit (fleurs, feuilles et racines) dans 10 litres d'eau pendant une dizaine de jour (garder le seau à température constante le plus possible), brassez tous les jours, quand les bulles ont disparues, filtrez, diluez à 20% et arrosez vos fruitiers. Avec les résidus de la macération, paillez sous vos arbres (rien ne se perd !!). Diluée à 5% avec un lait d'argile dans un pulvérisateur, cette même recette fera merveille contre les maladies cryptogamiques de vos fruitiers.

 

Autre méthode : Récoltez des pissenlits entiers (fleurs, feuilles et racines), passez le tout dans le broyeur de végétaux avec quelques petites branches vivantes (comme pour le BRF- voir plus haut-), mélangez bien le tout et paillez sous vos arbres fruitiers (au moins 5 centimètres d'épaisseur).

 

 

Couche de broyat de pissenlit sous le paillage au pied d'un jeune grenadier.

Couche de broyat de pissenlit sous le paillage au pied d'un jeune grenadier.

 

Soigner des troncs blessés ou malades : Encore une fois, les ingrédients pour réaliser cette recette sont gratuits et abondants, il s'agit de mélanger 3 parts de terre argileuse (la terre que remonte les taupes en formant des petites buttes est parfaite) avec 1 part de bouse de vache fraiche (et c'est important qu'elle soit la plus fraiche possible). Mélangez le tout avec de l'eau jusqu'à obtenir une consistance de pâte à crêpe. Vous n'avez plus qu'à appliquer ce mélange sur les cicatrices de vos arbres.

 

Vous pouvez aussi badigeonner tous les troncs avant l'hiver avec ce mélange légèrement plus liquide (comme le faisait nos grands pères avec de la chaux)... c'est excellent pour les arbres, il vous le rendront bien !

 

Il existe une quantité extraordinaire de recettes simples et gratuites qui fonctionne au jardin, à vous de chercher, d'expérimenter ce qui convient le mieux à votre situation. Les fougères aigle, les orties et maintes autres plantes abondantes vous rendront de grands services au jardin (en paillage, en purin, en décoction...).

 

Cataplasme de terre argileuse et de bouse de vache sur un vieux pommier (très vieux, plus de 70 ans).

Cataplasme de terre argileuse et de bouse de vache sur un vieux pommier (très vieux, plus de 70 ans).

 

Pour les purins d'herbes (des macérations de différentes plantes dans de l'eau de pluie pendant une dizaine de jours), même si les plus célèbres sont ceux réalisés avec de l'ortie, de la consoude ou de la prêle, je crois vraiment que le meilleur purin que vous puissiez faire pour votre jardin c'est celui à base des herbes qui poussent spontanément sur votre terrain.

 

Tout simplement parce que ces plantes "autochtones" sont les plus adaptées à votre sol et qu'elles sont là pour compenser naturellement les carences de ce dernier (trèfle dans des sols pauvres en azote, pissenlit sur un sol déséquilibré en potassium...). La finalité de toute végétation (sous nos latitudes), est, à terme, de former une foret.

 

Laissez un terrain sans aucune intervention pendant une vingtaine d'année... que trouverez-vous en revenant ? Une foret !!!

 

Donc la nature va vers la plus grande efficacité en fonction du biotope disponible. Pour votre jardin, faites donc confiance à la nature qui vous dit... "ce sont ces plantes les mieux adaptées !"

 

Donc, récupérez ces plantes locales (trèfles, pissenlits, chardons...), coupez-les et faites-les macérer pour créer VOTRE purin maison... Gratuit, disponible et efficace !

 

La conservation des légumes :

Maintenant que votre potager vous fournit de quoi nourrir votre famille il va falloir sécuriser et conserver votre production de légumes.

Plusieurs moyens de conservation sont à votre disposition pour créer vos réserves pour les mois d'hiver en particulier.

La stérilisation : Dans des bocaux passés au stérilisateur.

Faire des confitures : Pour garder les fruits sur plusieurs mois... et se faire plaisir !

Le séchage : Dans un four, près du poêle, dans un conduit de cheminée...

Mais la meilleure solution pour garder les nutriments et les bienfaits de vos légumes c'est la conservation en frais.

Il existe quelques méthodes pour conserver les légumes dans un espace de stockage que l'on appelle généralement "silo à légumes".

Vous pourrez voir dans les vidéos ci-dessous comment procéder (une méthode simple et une autre pour les bricoleurs). Ce type de conservation s'adresse plutôt aux légumes racines (carottes, panais, patates...)

Projets à réaliser dans les mois à venir :

 

- Une basse cour pour la production de protéines animales (viande et œufs) avec poules, canards,pintades et lapins.

Pour commencer ma basse cour j'ai passer un "deal" avec mon voisin, je lui laisse utiliser ma tondeuse et mon broyeur, en échange il me donne quelques poules et un coq pour démarrer mon élevage... gagnant, gagnant !

 

 

Autonomie au jardin.Autonomie au jardin.

Autre projet :

- Une serre dans un vieux bâtiment dont j'ai enlevé la toiture pour la remplacer pas un matériau translucide. Je vais créer des bacs en agglo le long des murs et les remplir avec la méthode de l'ugelkulture (bois au fond, terre et paillage de BRF/tonte de pelouse)... Bientôt les photos du chantier.

Début du chantier de la serre.

Début du chantier de la serre.

Budget global :

Voici un aperçu des sommes investies pour la mise en route du jardin et du verger :

Outils de jardin : 450 €

Broyeur 13 CV : 900 €

Tondeuse : 300 €

Semences pour la première année : 60 € (fleurs et légumes)

Arbres fruitiers : investissement de 250 € / an pendant 3 ans

Divers (bottes, gants...) : 50 €

Total (approximatif) : 1460 € + 250 €/an pour les fruitiers.

Je tiendrai à jour cet article pour vous montrer l'évolution du jardin, les réussites... et les échecs !!!

A bientôt pour la suite et à vous de jouer !

Mise à jour :

Suite aux nombreuses demandes (surtout de jeunes gens qui désirent retourner à la terre... c'est très bon signe !), ART Survie va organiser des journées de formation sur la UgelKulture, l'electro-culture, le BRF et l'agro-foresterie, le lombricompostage, purins d'herbes autochtones...

Chaque thème sera traiter sur une journée (de 8 h à 18h, repas inclu), nous étudions la faisabilité et le calendrier des formations et la possibilité de stages sur plusieurs jours (hébergement sur site compris).

Ces stages auront un coup réduit (de l'ordre de 50-70 € / personne et par jour)

Évidemment nous pratiquerons quelques techniques de "survie en milieu naturel" (feu par friction, abri, filtration de l'eau, premiers secours, plantes sauvages, piégeage...).

Nous sommes ravis de l'engouement pour ces pratiques qui sont un gage d'autonomie réelle et durable.

Stage "Survivre et Revivre"

informations ici

 

Lombricomposteur. Lait de cendres. Bûches de saule prêtes à être enfouies dans une butte.
Lombricomposteur. Lait de cendres. Bûches de saule prêtes à être enfouies dans une butte.Lombricomposteur. Lait de cendres. Bûches de saule prêtes à être enfouies dans une butte.

Lombricomposteur. Lait de cendres. Bûches de saule prêtes à être enfouies dans une butte.

Mise à jour (16 mars 2016) :

Plantations expérimentales des pommes de terre.

Une série de tubercules plantée en pleine terre, une série sur une butte en Ugelkultur, une autre posée directement sur le sol avec 30 cm de tonte de pelouse par dessus et une dernière dans une "tour à patates"...

Le résultat dans 70-90 jours !

Autonomie au jardin.
Les pommes de terre dans les buttes font leur apparition. Plantées il y a 15 jours environ.Les pommes de terre dans les buttes font leur apparition. Plantées il y a 15 jours environ.

Les pommes de terre dans les buttes font leur apparition. Plantées il y a 15 jours environ.

Nous avons également récupéré des écorces de peupliers et de charmilles issues du tronçonnage, broyées elles seront mélangées avec de la tonte de pelouse pour pailler les cultures. Généralement ce matériau est considéré comme un déchet par les forestiers ou votre voisin... gratuit et disponible !

Cette technique est différente du BRF car elle utilise des écorces sèches et non des rameaux verts.

L'une des clés de l'autonomie au jardin est d'utiliser toutes les ressources gratuites et abondantes disponibles sur le terrain ou à proximité (pelouse, écorces, fumier, feuilles, branches...).

Des écorces de peuplier récupérées après le tronçonnage. Le mélange écorce broyée et tonte de pelouse.Des écorces de peuplier récupérées après le tronçonnage. Le mélange écorce broyée et tonte de pelouse.
Des écorces de peuplier récupérées après le tronçonnage. Le mélange écorce broyée et tonte de pelouse.

Des écorces de peuplier récupérées après le tronçonnage. Le mélange écorce broyée et tonte de pelouse.

Suivi du jardin, avril 2016 :

- Un pêcher de vigne est déjà en pleine floraison, le bon moment pour lui appliquer un premier traitement à base de purin de fougère aigle et de consoude en pulvérisation diluée à 20 % pour lutter contre la cloque et les maladies.

Autonomie au jardin.

- Le poirier qui bénéficie de la boucle Lakhovski depuis l'automne est en pleine forme.

Autonomie au jardin.

- Les premiers radis pointent leur nez à travers le très léger paillage... facile et ludique, la culture des radis est idéale pour initier vos enfants au jardinage.

Radis une semaine après le semis.

Radis une semaine après le semis.

-La rhubarbe explose avec l'alternance de pluie et de soleil de ces derniers jours.

Autonomie au jardin.

Et une série d’expérimentations avec des bouteilles vides.

Des boutures en atmosphère saturée avec des branches d'un très vieux pommier (c'est une des techniques qui vous sera enseignée lors du stage "Survivre et Revivre").

Pour vous inscrire c'est ici

Autonomie au jardin.

Un test de goutte à goutte par capillarité avec un morceau de coton roulé dans du film alimentaire afin de créer une mèche qui pompe l'eau dans un grand réservoir de 5 litres (environ trois semaines d'autonomie pour la plante).

Je mène cette expérience d'arrosage autonome afin d'être tranquille dans la future serre... La suite bientôt.

Sur cette photo on voit le niveau actuel, la bouteille était pleine il y a une semaine.

Sur cette photo on voit le niveau actuel, la bouteille était pleine il y a une semaine.

Mise à jour 13 avril 2016 :

Deux nouvelles zones de culture ont été créé avec de gros rondins de saule (qui ne pourront pas être utilisés en bois de chauffage). Ces deux "buttes" utilisent la technique dite "en lasagne" superposant plusieurs couches de matériaux afin de créer une zone très fertile ainsi qu'un micro-climat.

Autonomie au jardin.
Autonomie au jardin.Autonomie au jardin.

Une nouvelle zone de culture est en préparation (paillage et couverture) : Il s'agit de se servir d'un bosquet de bambous qui a poussé spontanément dans un coin du jardin pour y implanter dessous des pieds de tomates (Berao entre autres) afin de les faire grimper sur les bambous... Des tuteurs vivants en somme !

De l'herbe coupée en grande quantité est placée sous les bambous pour accueuillir les pieds de tomates dans un mois environ.

De l'herbe coupée en grande quantité est placée sous les bambous pour accueuillir les pieds de tomates dans un mois environ.

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commentaires
D
Article très intéressant j'ajouterais un bac de récupération d'eau de pluie pour une meilleure autonomie en eau.
Répondre
N
Intéressant tous les conseils, merci
Répondre
S
I agree with you on 100%
Répondre
L
je vois que vous aimez ce que vous faites c'est très bien fait ! bravo
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S
Des ogm bio? Belle nouveauté... ogm et hybridation naturelle ou non n'ont rien à voir. De combien d'années de recul sur ces techniques disposez vous? Je m'étonne que vous organisiez des formations sur des techniques qui sont encore au stade de l'expérimentation pour vous. Pour en avoir testé plusieurs tout ne fonctionne pas comme prévu et cela dépend aussi du terrain, exposition, nature du sol, climat... Bon courage tout de même vos objectifs sont louables
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T
I'll think about it
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G
Je n'avais pas vu les mises à jours. Bravo pour ces expérimentations Théo ! <br /> Vivement que j'ai un terrain à moi pour mettre en application certaines idées de la foisonnante permaculture.
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R
Ces connaissances devraient être obligatoire à l'école . Merci pour ce partage.
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R
Ces connaissances devraient être obligatoire à l'école . Merci pour ce partage.
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C
Bonjour, et merci pour ces pages détaillées, très intéressantes! <br /> Mon grans saule est mort cette année...je ne sais pas du tout pourquoi, mais il va falloir le couper. Et je me demande si je pourrais utiliser ses branches et tronc pour des buttes ou des "lasagnes" : si ce bois est malsain, va-t-il avoir un effet négatif sur mes cultures? Si vous avez un avis sur cette question, cela m'intéresse beaucoup de le connaitre!<br /> Bravo et merci pour votre travail et vos partages<br /> cm
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L
je vois que vous aimez ce que vous faites c'est très bien fait ! bravo
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M
Bravo pour ton travail. Tout est très bien détaillé et on sent ton application au travail.<br /> Je partage avec toi l'idée que la terre sera notre bien le plus précieux assez tôt.
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